… Aime la réouverture des portes du paradis… Quique Dacosta
29 février 2012. Une date que j’ai attendue avec une impatience qui serait certainement jugée comme démesurée par beaucoup. En même temps, que voulez-vous? A chaque fois que je pose mes papilles et tout le reste dans l’environnement du Quique Dacosta Restaurant, c’est une immersion dans un océan de bonheur et de bien-être. Et je ne parle pas seulement de la cuisine de Quique, je parle de tout, de l’ensemble… Comment résister quand vous quittez Paris par un temps hivernal et maussade, pour arriver, en à peine 1h30 de vol, dans une Espagne estivale et chaleureuse?… Et bien vous ne résistez pas. Vous laissez les éléments vous imposer une mise en condition favorable avant d’aller retrouver la magnifique équipe du QDR…
Didier, Giovanni, José Antonio, Juanfra, Rickardo… Et Quique. La non plus aucune résistance possible! Ils vous accueillent avec un tel sourire que vous ne pouvez qu’être bien… De toute façon, je crois que je vais être interdite d’écrire sur le QDR. Mon manque d’objectivité est tel qu’il doit être passible d’amende dans le monde merveilleux de la critique culinaire.
Et puis, à quoi bon écrire quand les photos laissent imaginer le niveau de plaisir pris à chaque bouchée… Alors je me tais… Chuuuuut….
« Una copa de Cava? »…
José Antonio… Celui qui sait vous prendre par les sentiments.
Stick de fromage fumé et fondant, « frit » au sucre
Let the pleasure starts at the first bite
Comme un banh boa à la pancetta marinée.
Juste pour celui-là revenir.
Consommé de Barrique de Rhum Barcelo Imperial (sur une base de jus de volaille)
Chips de topinambour comme une écorce de chêne
(Tout ça dans le jardin… nous sommes le 29 février!)
Escargot de mer
Une rencontre.
(Tout ça sous le soleil… Nous sommes le 29 février!)
Mini endive à l’orange sanguine.
Clin d’oeil savoureux à la rosée rose des premiers jours
(Tout ça sous … ok, j’arrête, c’est indécent…)
Le rameau du pasteur
Localité insuppressible
Chips en mimétisme enfantin
Poulpe
Calamars à l’andalouse
Giovanni, le charme à l’italienne…
… et un quatuor de salaisons d’ici.
Oignons nouveaux marinés à l’acide-sucré
Feuille de pain aux céréales et champignons séchés.
Sachet de thé de figues séchées à ne pas infuser mais à laisser fondre sur le palais.
Marie… Bloody Mary. Encapsulé dans une fine coque au fondant immédiat pour laisser exploser les arômes du cocktail intensifié.
Nid de tourterelle
Le nid croustille.
La tourterelle encore oeuf éclate.
Le parfum de truffe s’envole.
Et nous avec.
Rompe piedra.
Maquereau mariné.
Feuille au goût incisif de raifort.
Duo improbable dont la pertinence n’est plus à prouver.
« Tarte » aux pommes et Campari
Pommes dans une base de meringue éphémère
Campari dans un granité glacé (et ce n’est pas un pléonasme!)
« Papada pimenton »
sur une fine tuile croustillante à l’origan,
un parallélépipède de gras de porc confit
Puis une écume de paprika.
Bref, c’est du porc, c’est du gras, c’est confit et savoureux.
Poivron confit… sans poivron
mais avec des graines de moutarde.
Trompe-palais
kokotxas de bacalau et pilpil
100% jambon.
Travieso y genial
Cuba libre de foie gras.
Paraphe.
Tomate.
La première fois que je la croquais, j’écrivais :
« Tomate… Été. Canicule. L’enfant que je suis se faufile vers le congélateur pour y chiper un sorbet au citron. Il fait trop chaud. Le givre envahit le congel’ qui met toute son énergie à nous offrir du froid… L’enfant que je suis caresse ce givre. Paillettes blanches… Comme un peu de neige en plein mois d’août. C’est cette neige d’été que je retrouve là. Une neige au parfum léger d’eau de tomate. Et sous la neige, une autre tomate, celle qui s’est corsée en séchant sous le soleil… Givre de tomate. Tomate confite. Poivron, huile d’olive et éclats de pain séché… Le pan con tomate et le congélateur de mon enfance… Qui aurait pu imaginer… Lui, Quique… »
Je n’ai pas une virgule à changer.
Didier… Celui qui donne sa définition et une intensité unique, au mot « servir ».
et une drôle de « cocohuète » sur une fine gélification de jus de volaille.
Microplanée de citron kéfir
Margarita en granité
Sur une feuille du même kéfir.
Avocat, fumé, dashi, sel noir
Immense bonheur de voir cette pièce majeure de la symphonie 2011 rester au menu.
Ce plat qui fut dans mon top 5 (si ce n’est top 1!).
Et qui fut plébiscité par de nombreux gourmets venus s’égarer à Dénia…
Xufas.
Là aussi, le génie frappe.
Et reste au menu pour la saison 2012.
La Reine… La Gambas de Dénia… Plus sensuelle et sexy que jamais…
Dans son habit rouge.
Celle que je ne cesserai de déshabiller avec passion et minutie.
Celle dont je ne me lasserai de croquer chaque pâte tout en finesse.
Celle dont les arômes affolants me font…
… Quand je pense que le mot nouvellement à la mode est le mot « porn’food ».
Je suis en plein dans sa définition 😉 !
Et pour accompagner mon Actrice, une bouillabaisse de gambas rouge, sublime.
Anguila.
Sa chair.
Sa peau.
Son fumet.
Ses arômes.
Sa finesse.
Tout.
Ostra al Rocio
This is real « porn’food »
Pistache – Edulis
… Ou quand l’inconcevable arrive… je n’ai pas aimé…(Tremblement de terre… terre qui s’ouvre… Comment est-ce possible?) … Simplement parce que mon niveau d’exigence est tel ici, qu’il ne souffre pas « l’à peu près » et si un plat ne me fait pas tomber à la renverse alors, lui, tombe dans la catégorie des « je n’aime pas »… Bon, ok, j’exagère, ce n’est pas mauvais, c’est juste un peu moins incroyable que ce qui précède et suit…
Coeur de boeuf
En beignet.
Et lamelles de coeur.
Back to pleasure (ouf!)
Coca de Maïs et beurre au sel de Washington.
Quique Dacosta alchimiste, transforme le maïs en Or gourmand et croustillant.
Le Pigeon en 5 services.
1. Pigeon. Confit.
Emietté, savoureux, sous une belle couche d’émulsion au topinambour, thé fumé et beurre noisette
2. Coeur de pigeon
Artificiel.
Coup de coeur.
100% réel.
3. Pigeon. Goût.
Voile. Sensualité.
Céréales. Textures.
4. Consommé de Pigeon.
5. Riz au Pigeon
Suggestion du chutney de mangue
Fraîcheur.
Et un wine pairing impeccable jusqu’à la gamme de couleurs
Déclinaison de desserts à la valencienne… Selon Dacosta.
Farton y horchata
Pastisset de boniatos
Tuile à la cannelle, crème de patate douce
Bunuelo de calabaza
Beignet de courge
Arrop i tallaetes
Cocktail dédicace à Mickael Jackson (?!?!)
Espièglerie.
Arbre à Chocolats et malle au trésor magique
Comme la réalisation d’un rêve.
Depuis 2 ans que je fréquente cette maison avec une certaine régularité (voire une régularité certaine), je regrettais de finir chaque grand moment de gastronomie sur une simple petite boite de caviar de chocolat. J’avais envie de plus. De plus de gourmandises pour accompagner le café. Et de plus de mignardises pour faire durer le plaisir. Pour ne jamais partir.
Ce jour-là, les bonheurs furent nombreux. Bonheur de savourer de nouveau la cuisine fine et sublime de Quique Dacosta, Grand parmi les très très très Grands. Bonheur de vivre le soleil de l’été fin février. Bonheur de retrouver les Anges du QDR, mais aussi ceux de l’hôtel Villamor, grâce auxquels j’ai pu, surtout, vivre l’immense bonheur de revenir ici, « m’éclater » les papilles en compagnie de notre Marie… Marie, j’ai fait un rêve… Tu te souviens?…
Toutes les photos de ces innombrables bonheur sur facebook
Quique Dacosta Restaurante
Dénia – Espagne
Hotel Villamor
Dénia – Espagne
(à 5 minutes à pied du QDR)
mars 2, 2012 @ 2:54
Merci de ME faire partager ce moment magique que j’ai suivi sur Twitter… ce matin Quique Dacosta postait une photo d’oursins et de couteaux posés sur les rochers en dessous là bas dans la calanque que j’imagine au bout de la ruelle… Pas très grave pour la petite déception : cela prouve qu’il a encore des choses à faire!
Je n’aurais vraisemblablement jamais l’occasion d’aller à Denia mais par contre je passerais certainement devant ce resto du 11° qui sert avec mépris une imposture de la « nouvelle nouvelle » cuisine basque mais qui a bénéficié du plus fort think tank encore efficace en France…
Quique Dacosta rejoindra Roca et peut-être même Adrià en tête du classement un jour, et comme on dit en Espagne « por meritos proprios ». Ici en Espagne il est déjà considéré comme le meilleur.
mars 2, 2012 @ 4:37
merci pour ces photos magiques. il manque juste le sourire de Marie pour terminer en beauté cette liste de mets plus délicieux les uns que les autres. bon retour dans la grisaille parisienne.
mars 3, 2012 @ 4:46
Pourtant le sourire de Marie est bien là !!
mars 2, 2012 @ 11:04
évidemment, ca fait rêver… juste pour dire que si un jour tu viens en Uruguay, il va falloir faire table rase, mais vraiment rase de tout ce que tu connais… ici c’est un peu le désert de Gobi en Antarctique… mais on est coool (con 3 ooo). Que disfruten mucho, demasiado de aquellos momentos. y una vez más, gracias para compartir.
mars 3, 2012 @ 4:47
Ne t’inquiète pas, je sais mesurer les choses à leur juste valeur. Et des « petites » tables en totale discrétion peuvent fournir autant de joie que les Grandes… Bon, chez Dacosta la barre est haute, mais être juste un peu en dessous est déjà être très bien 😉 Bises